Sécurité sanitaire et anticipation des risques
Des contrôles renforcés pour les semences et embryons

 Une législation sanitaire adaptée

En compléments du dispositif national de contrôle sanitaire des animaux, des mesures spécifiques et renforcées s’appliquent à l’ensemble du processus de production des semences : depuis la sélection en exploitation des futurs reproducteurs et des animaux donneurs jusqu’à la congélation de la semence et la conservation du matériel génétique.

Leur organisation et leur efficacité est remarquable. Elles permettent de garantir la qualité sanitaire des semences produites sur tout le territoire national et pour toutes les espèces.

La maîtrise des risques sanitaires ne se limite pas à l’application stricte des protocoles obligatoires relatifs aux maladies réglementées. Elle intègre aussi la recherche de garanties supplémentaires, concernant par exemple la paratuberculose ou la néosporose pour les semences bovines.

Forte de ces atouts, la génétique française répond aux cahiers des charges sanitaires les plus exigeants. Les taureaux français soient sans doute dans le monde ceux qui présentent les meilleures garanties.

 Des protocoles exigeants

La législation sanitaire française en matière de reproduction animale s’appuie sur les strictes directives de l’Union Européenne. Elle est également conforme aux exigences du Code pour les animaux terrestres de l’Office International des Epizooties (OIE). Ces normes ou documents de référence définissent en particulier :

• les conditions sanitaires d’entrée et de maintien des animaux en centre de collecte de semence ;
• les conditions d’agrément des acteurs (vétérinaires responsables, équipe de transplantation embryonnaire) et des installations (station de quarantaine, centre de collecte et centre de stockage) ;
• les règles sanitaires d’hygiène et de désinfection à respecter scrupuleusement dans la préparation et le stockage des semences.

Tous les protocoles sanitaires sont appliqués sous la surveillance permanente et conjointe du Laboratoire National de Contrôle des Reproducteurs, des vétérinaires responsables et des services vétérinaires officiels.

Ces derniers réalisent des visites semestrielles de surveillance dans les centres agréés et peuvent ainsi attester que toutes les exigences réglementaires sont bien respectées. La signature des services vétérinaires représente une garantie officielle de la qualité sanitaire des semences exportées.

 Contrôles sanitaires en exploitation puis avant l’entrée en centre de collecte

Pour être agréés au plan sanitaire, les jeunes taureaux futurs producteurs de semence doivent provenir d’un cheptel

• indemne de tuberculose, brucellose, et de leucose bovine enzootique ;
• indemne d’IBR (statut A de l’ACERSA) et comme leur mère, contrôlée au moment du départ du veau mâle vers le centre de production de semence ;
• être nés d’une mère indemne de toute maladie contagieuse dans les 6 mois précédant la naissance du veau.

Avant leur entrée en centre de production de semence, ces jeunes taureaux sont introduits en station de quarantaine pour y subir une période d’isolement d’au moins 56 jours. Durant cette période ils sont soumis à plusieurs séries de tests sanitaires portant sur les maladies suivantes : tuberculose, brucellose, leucose, IBR (Rhinotrachéïte bovine infectieuse), BVD (Diarrhée virale bovine), néosporose et paratuberculose.

La dernière série de tests est complétée par :

• un contrôle clinique de l’appareil génital interne et externe ;
• une analyse de la qualité biologique et bactériologique de la semence (garantissant l’absence d’infection de l’appareil génital)
• un double contrôle portant sur les maladies vénériennes sexuellement transmissibles (campylobactériose et trichomonose).

 Contrôle annuel des centres de collecte de semence

Une fois par an, et avec un intervalle de 12 mois maximum, tous les taureaux doivent satisfaire à une série d’examens réglementaires portant sur le contrôle des maladies suivantes : tuberculose, brucellose, leucose, IBR, BVD, campylobactériose, trichomonose, paratuberculose et fièvre catarrhale ovine. Pour cette dernière, les protocoles de contrôle sont variables et tiennent compte du statut sanitaire des animaux (indemnes, vaccinés, immunisés etc.).

La fréquence et le nombre de contrôles sanitaires (fièvre Q, leptospirose…) sont augmentés pour les taureaux d’élite dont la semence est exportée vers certains pays tiers, afin de satisfaire leurs exigences particulières.

 Un Laboratoire National de Contrôle des Reproducteurs (LNCR)

Le Laboratoire National de Contrôle des Reproducteurs (LNCR) est un laboratoire national indépendant créé en 1952 sous la tutelle des services vétérinaires du Ministère de l’Agriculture, de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort et de l’Union Nationale des Coopératives d’Insémination Artificielle (UNCEIA).

Le LNCR a pour mission de garantir le statut sanitaire de tous les reproducteurs bovins, ovins et caprins dont la semence est diffusée en France et dans le monde entier. Il assure ainsi pour le compte du Ministère chargé de l’Agriculture, une mission d’épidémio-surveillance permanente des reproducteurs et une réalise en continu une analyse des risques sanitaires. Son domaine de compétences concerne la semence et les embryons (produits in vivo ou in vitro).

Chaque année, il réalise plus de 350 000 analyses dans ses différents domaines de compétence : prélèvements sur site et contrôles cliniques, andrologie, bactériologie, virologie, séro-immunologie et biologie moléculaire.

Les prélèvements sont assurés par des techniciens spécialisés équipés de camionnettes-laboratoires qui sillonnent la France en permanence. Ils contrôlent tous les sites d’hébergement des reproducteurs selon un calendrier précis, respectant les exigences relatives à la fréquence annuelle des examens et contrôles sanitaires.

Grâce à ce service original et très performant, les échantillons sont collectés et acheminés au laboratoire dans des conditions optimales garantissant la fiabilité des résultats d’analyses.

 Un historique sanitaire complet de chaque reproducteur

Les résultats d’analyses sanitaires de chaque reproducteur sont ensuite systématiquement enregistrés dans la Base Nationale de Données Sanitaires des Reproducteurs (BNDSR), gérée par le Laboratoire National de Contrôle des Reproducteurs (LNCR).

Ces enregistrements permettent d’accéder à tout instant à l’historique sanitaire complet de tous les reproducteurs. Cette base de données sanitaires bénéficie d’une reconnaissance officielle de la part des services vétérinaires du Ministère de l’Agriculture. Elle est directement consultable par les Directions départementales chargées de la protection des populations et par les vétérinaires responsables. Elle permet au LNCR d’assurer avec efficacité et de manière permanente la mission d’épidémio-surveillance qui lui est confiée.

 Un système de traçabilité des semences très performant

La fiabilité du dispositif sanitaire de la filière génétique française repose aussi sur la performance de son système de traçabilité qui permet de suivre une dose de semence depuis sa production jusqu’à son utilisation.

Depuis 2004, tous les centres de production de semence français impriment sur chaque paillette produite un code à barres de 10 caractères permettant d’identifier le taureau donneur, le jour de la collecte ainsi que le numéro de lot intra-éjaculat.

Depuis 2007, 3 caractères supplémentaires ont été ajoutés pour permettre d’identifier le centre de production de semence à partir d’une base de données internationale. La liste officielle des centres agréés en Europe est gérée par l’International Committee of Animal Recording (ICAR).