Avec 11,3 millions de têtes, dont 4,2 millions de vaches, la France possède le cheptel de bovins à viande le plus important de l’Union Européenne. Elle est le berceau de races bouchères spécialisées de renommée mondiale, telles la Charolaise (1,7 millions de vaches), la Limousine (1 million), la Blonde d’Aquitaine (526 000), la Rouge des Prés, la Parthenaise,… Elles font merveille en race pure ou en croisement afin d’augmenter très fortement le potentiel boucher des produits de femelles de conformation limitée.
Cette offre est complétée par des races à la rusticité et aux qualités maternelles remarquables : Salers, Aubrac et Gasconne. Elles expriment particulièrement bien leur potentiel dans des conditions d’élevage difficiles.
Depuis 40 ans, ces races bénéficient de programmes de sélection performants. L’ensemble du dispositif national d’amélioration génétique est piloté par France Génétique Elevage, qui rassemble tous les acteurs de ces programmes de sélection.
Les programmes de sélection combinent choix sur ascendance et accouplements raisonnés, contrôles zootechniques en ferme, en station après sevrage, puis de descendance.
Dans un souci de rigueur, les protocoles techniques de chacune de ces étapes sont identiques pour toutes les races. Ils sont définis par l’Institut de l’Elevage, en charge de la supervision et de l’assistance technique aux programmes de sélection pour France Génétique Elevage.
Les objectifs de sélection de chaque race intègrent des caractères précis relatifs aux facilités de naissance et à deux grands ensembles d’aptitudes.
le potentiel boucher (développement musculaire, croissance, développement squelettique, rendement carcasse, efficacité alimentaire)
les qualités maternelles (fertilité, longévité, efficacité reproductive, aptitude au vêlage et à l’allaitement)
Après chaque phase de contrôle (en ferme, en station, sur descendance), un index de valeur génétique est calculé pour chaque caractère. Un index global synthétise chaque grand ensemble d’aptitudes.
Chaque éleveur peut ainsi faire son choix de reproducteur sur des critères objectifs et selon la combinaison d’aptitudes la plus appropriée à ses objectifs et à son exploitation, en France ou dans le monde.
Dès 1978, la France a été le premier pays au monde à rendre obligatoire l’identification individuelle puis la traçabilité de tous les bovins. Le numéro d’identification de chaque bovin est la base de l’enregistrement de toutes les données (zootechniques, généalogiques, génétiques, résultats d’abattage…) le concernant tout au long de sa vie.
Cette spécificité est un atout de plus pour l’intégration de toutes les données nécessaires à la précision des index génétiques. Elle permet en particulier de réévaluer chaque année les index génétiques des taureaux selon les résultats d’abattage (conformation, poids de carcasse) de leurs produits.
Les races françaises bénéficient de programmes de sélection performants d’une ampleur unique au monde, avec :
En 2010, les performances de plus de 930 000 vaches (soit 22 % du cheptel national) ont été officiellement enregistrées, ce qui situe la France à la première place mondiale en la matière.
Les résultats de ces contrôles permettent l’évaluation en ferme (IBOVAL) des reproducteurs. Pour chaque race, un système de qualification distingue les meilleurs et permet de les classer pour orienter leur diffusion.
De même, environ 45 taureaux sont évalués sur leurs aptitudes bouchères et maternelles (contrôle de la croissance-morphologie, conditions de vêlage et de l’aptitude à l’allaitement des filles afin d’évaluer les qualités maternelles).
L‘évaluation génétique des aptitudes bouchères des taureaux est enrichie tout au long de leur carrière avec la prise en compte des résultats d’abattage de leurs produits (environ 1 millions de jeunes bovins par an).
La méthode du pointage consiste en l’évaluation détaillée de 19 postes de morphologie, notés de 1 à 10. Ces postes sont combinés entre eux pour obtenir des notes de développement musculaire, de développement squelettique et d’aptitude fonctionnelle (aplombs, largeur de mufle,…).
Le pointage permet une évaluation objective et méthodique de postes morphologiques clairement définis. Il est réalisé par un technicien indépendant des organisations raciales, formé par l’Institut de l’Elevage et agréé pour une race donnée par France Génétique Elevage.
Pour assurer leur intégrité, toutes les données zootechniques et génétiques sont enregistrées via un seul et unique Système National d’Information Génétique. La base nationale de données génétiques est sans doute la plus grande au monde : elle rassemble les informations concernant plus de 150 millions de bovins et, par exemple, près de 25 millions de pesées et de 5.5 millions de résultats d’évaluation morphologique.
Le calcul des index génétiques (IBOVAL, sortie station et après contrôle sur descendance) reposent sur les méthodes statistiques les plus modernes (Blup modèle animal,…) prenant en compte les conditions de milieu et toutes les relations de parentés. Sous la responsabilité de l’Etat, ces évaluations génétiques sont réalisées par l’Institut National de la Recherche Agronomique.
La France a été l’un des premiers pays dont la méthode d’évaluation génomique des races bovines laitières a été officiellement validée au niveau international par Interbull. Les programmes français de sélection des races bovines à viande vont prochainement bénéficier de ces acquis, avec l’adaptation de cette méthode à la taille des populations raciales et au nombre d’animaux en contrôle de performances.
Les programmes de recherche scientifique en cours vont aussi permettre d’étendre les évaluations génomiques à des critères relatifs à la qualité de la viande et ne pouvant être pris en compte dans les programmes de sélection classiques : tendreté, persillé, flaveur…
Grâce à ces travaux à la pointe du progrès technologique et scientifique, l’évaluation génétique de très jeunes animaux permettra des progrès génétique encore plus importants, une offre enrichie de reproducteurs et la prise en compte de nouveaux critères.
Comme en bovin-lait, ces reproducteurs de nouvelle génération ne seront mis sur le marché qu’une fois la fiabilité de ces évaluations génomiques éprouvée et reconnue au plan international. Notre exigence de qualité est à ce prix.
L’ensemble des contrôles de performances (en ferme et en station ; individuel et de descendance) et des processus concourant à la qualité des résultats sont soumis à un système complet de contrôles externes et de management de la qualité.
Sa rigueur a été reconnue au niveau international. Elle a permis à France Génétique Elevage d’obtenir la certification Qualité ICAR (International Committee for Animal Recording).
Les programmes français d’amélioration génétique offrent une gamme de races à viande hautement sélectionnés, avec une large palette d’aptitudes zootechniques répondant à la diversité des objectifs d’éleveurs, des conditions d’élevage et des attentes des filières dans le monde.
Le suivi technico-économique d’élevages de bovins à viande pendant 10 ans ont démontré que l’utilisation de taureaux et de semence issus de ces programmes permettait d’augmenter d’au moins 15 % leur marge économique.
EN 2011 :
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