Des programmes de sélection efficaces
Sélection des races ovines à viande

Mots-clés : race à viande, ovin, sélection génomique, sélection des reproducteurs

Une identification électronique généralisée
Une identification électronique généralisée - Crédit : Institut de l’Elevage

 30 ans d’expérience au service du progrès génétique

Grâce à son cheptel de haut potentiel génétique de plus de 4.1 million de brebis, la France est l’un leaders européens de l’élevage et de la génétique ovine. Ce cheptel se caractérise notamment par la diversité et la qualité des races qui le composent.

Plus de 10 races bouchères (Ile de France, Charollais, Berrichon du Cher, Rouge de l’Ouest, Vendéen, …) sont valorisées en race pure ou en croisement terminal. Des races rustiques (Causse du Lot, Blanche du Massif Central, Lacaune viande,…) complètent cette offre pour valoriser les milieux plus difficiles.

Toutes ces races bénéficient depuis plus de 30 ans de programmes de sélection de grande ampleur, intégrant toutes les innovations technologiques (identification électronique, génotypage,...) et offrant des reproducteurs aux garanties sanitaires remarquables.

Le programme national d’amélioration génétique de ces races est piloté par France Génétique Élevage, qui rassemble tous les acteurs des programmes français de sélection.

 Des programmes de sélection complets

Les programmes de sélection concernent aussi bien les races bouchères que les races rustiques. Ils associent identification électronique, choix sur ascendance et accouplements raisonnés, génotypage de la résistance à la tremblante, contrôle des performances en ferme puis des jeunes béliers en station.
Les meilleurs béliers des races bouchères et de certaines races rustiques ne sont diffusés par insémination animale qu’après évaluation sur descendance.

Dans un souci de cohérence et de rigueur, les protocoles techniques de chacune de ces étapes sont identiques pour toutes les races. Ils sont définis au niveau national par l’Institut de l’Elevage, en charge de la supervision et de l’assistance technique aux programmes de sélection.

 Un contrôle de performances efficace

Près de 262 000 brebis dans 1 100 élevages sont soumises au contrôle officiel de performances en ferme. Les contrôles et les enregistrements concernent la reproduction (filiation, déclaration de lutte, prolificité), la capacité d’allaitement (valeur laitière estimée grâce au poids à 30 jours) et la croissance (poids à 70 jours).

Des contrôles de filiation par génotypage, réalisés par sondage, viennent renforcer ces contrôles réalisés par des agents agréés. L’intégration continue des innovations technologiques permet d’assurer une collecte efficace et méthodique des données zootechniques, garante de la fiabilité des évaluations génétiques.

 Une sélection rigoureuse en station de contrôle

Après contrôle des performances en ferme, les 3 500 meilleurs jeunes béliers des 15 principales races ovines entrent en stations de contrôle. Ils sont issus d’accouplements raisonnés et génotypés, entre les pères déjà évalués favorablement sur descendance et les 20 % meilleures femelles de la base de sélection (« mères à béliers »).

Ces jeunes béliers sont soumis pendant 2 mois à des contrôles individuels rigoureux (vitesse de croissance, poids à âge-type, conformation, …). Pour les races bouchères, contrôles sont complétées avec la mesure en vif par échographie du développement musculaire et de l’état d’engraissement.

Après élimination des 20 % les moins bons, les jeunes béliers sont qualifiés « Recommandés » et sont diffusés pour la monte naturelle.

 Des programmes intégrant les progrès de la sélection génomique

Le Plan National d’Amélioration Génétique pour la Résistance à la Tremblante de toutes les races ovines françaises constitue un exemple unique de sélection à très grand échelle d’un gène majeur, le gène PrP qui confère une résistance plus ou moins importante à la maladie de la Tremblante.

Grâce à la réalisation de plus de 670 000 génotypages, cette sélection génomique a permis l’exclusion des reproducteurs porteurs des allèles de sensibilité (VRQ et AHQ) de ce gène et la diffusion de ceux portant l’allèle de résistance (ARR). Les résultats sont probants.

Depuis 2008, aucun bélier actif des élevages de la base de sélection des races ovines à viande ne possède l’allèle VRQ d’hypersensibilité à la tremblante. Près de 95 % des béliers sont résistants (génotype ARR/ARR).

 Une évaluation sur descendance des meilleurs béliers

Chaque année, les 200 à 250 meilleurs béliers de races bouchères, et de races rustiques (Blanche du Massif Central, Lacaune viande), issus des stations sont contrôlés sur descendance, afin d’évaluer précisément leurs aptitudes bouchères et maternelles.

Les évaluations sur descendance des aptitudes bouchères reposent sur le contrôle en ferme puis en atelier d’engraissement des performances de plus de 7 500 agneaux. Après abattage, les critères d’évaluation portent sur le poids, la largeur, la longueur, la conformation et le rendement de carcasse, ainsi que l’importance du gras interne et externe.

Pour l’ensemble des races, seuls les 100 meilleurs béliers évalués sur descendance sont qualifiés Améliorateurs Boucherie (AMBO) et retenus pour être diffusés par insémination artificielle.

Les béliers de races rustiques (Blanche du Massif Central, Lacaune Viande, Causse du Lot) et de certaines races bouchères (Ile de France, Vendéen,…) sont également contrôlés sur descendance pour évaluer les aptitudes maternelles (prolificité, valeur laitière) de leurs filles.

Ces programmes d’évaluation sur descendance des qualités maternelles concernent 100-120 béliers par an. Les meilleurs d’entre eux sont qualifiés Améliorateurs Elevage (AMEL) ou Améliorateurs Viande et Elevage (ELITE).

 Une évaluation génétique indépendante et précise

L’ensemble des informations enregistrées et contrôlées (généalogies, contrôle des performances en exploitations, en station et de descendance) est confiée à l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) pour la réalisation des calculs officiels d’évaluation génétique.

Les index génétiques sont calculés selon la méthode « BLUP Modèle Animal » multi-caractères. Elle combine les méthodes statistiques les plus modernes, prenant en compte non seulement les données propres à chaque animal et la correction des effets de milieu mais aussi les relations de parenté existant entre les animaux.

 Des agneaux à la croissance remarquable

En races bouchères spécialisées, le Gain Moyen Quotidien entre 30 et 70 jours des agneaux (mâles simples) varie de 287 à 378 g suivant la race, le sexe et le système d’élevage.

Le Poids Age Type (PAT) à 30 jours des agneaux se situe suivant les races entre 11,3 et 14,1 kg alors que poids à 70 jours varie de 22,7 à 32,4 kg.

Au cours des 10 dernières années, ces poids à 70 jours ont progressé de 1,1 à 1,5 kg.

 Une utilisation en race pure mais aussi en croisement

La qualité des races ovines françaises est reconnue internationalement. Reproducteurs et semences sont exportés dans plus de 20 pays. Cette génétique permet des résultats remarquables, en race pure mais également en croisement.

Dans des contextes d’élevage difficiles, les races locales sont en effet souvent bien adaptées mais leur niveau de production (croissance, conformation) est souvent relativement faible. Leur croisement avec des races bouchères sélectionnées en France est alors une opportunité.

Les races françaises apportent leur potentiel de production de viande, alors que les gènes de la race locale permettent de conserver les indispensables aptitudes de résistance et d’adaptation au milieu.} Le phénomène d’hétérosis, induit par le croisement, augmente encore les performances des produits.

N’hésitez pas à nous contacter pour de plus amples informations.

 

Chiffres clés

En 2014 :

  • 1 100 élevages en contrôle de performances
  • 262 000 brebis et leurs produits en contrôle officiel de performances
  • 3 500 béliers évalués en station
  • 200 à 250 béliers évalués sur descendance pour leurs aptitudes bouchères
  • 100 à 120 béliers évalués sur descendance pour leurs aptitudes bouchères et maternelles
  • 100 béliers retenus pour diffusion par IA après évaluation classique
 
 
 
 
 

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